LOUIS PICAMOLES DE RETOUR À MONTPELLIER !
On ne présente plus Louis Picamoles. Huit ans après avoir quitté Montpellier (son club formateur), le surpuissant numéro 8 de classe mondiale reposera ses valises dans l’Hérault cet été. Le troisième ligne centre a en effet paraphé un contrat qui le lie avec le MHR pour trois saisons. Toujours dans l’avancée, il sera un véritable atout pour l’équipe et affiche de grandes ambitions en retrouvant le maillot à la fleur de Ciste. En pleine tournée avec le XV de France, Louis Picamoles nous livre ses impressions.
MHR : LOUIS, TU FAIS DONC TON GRAND RETOUR À MONTPELLIER HUIT ANS APRÈS ÊTRE PARTI. EST-CE QUE TU PENSAIS UN JOUR REVENIR ? ETAIT-CE DANS TES PROJETS ?
C’est toujours difficile de se projeter dans le monde du rugby actuel. Je n’ai jamais caché l’attachement que j’ai pour ce club, dans lequel j’ai un petit peu tout découvert et où je me suis fait beaucoup d’amis. Je ne sais pas vraiment si je pensais revenir un jour, mais en tout cas, cela pouvait faire partie des choses qui pouvaient être assez fortes pour ma carrière. L’opportunité a pu se concrétiser aujourd’hui, et c’est quelque chose de fort pour moi que de revenir dans le club qui m’a formé, 8 ans après en être parti. Forcément, ça me rappelle beaucoup de souvenirs, et ça me procure beaucoup de joie et de confiance pour l’avenir !
COMMENT S’EST PASSÉ CE RETOUR ? QUI T’A CONTACTÉ ?
Montpellier m’a approché pour savoir si il y avait l’envie, de mon côté, de rentrer en France… Ca coïncidait avec l’envie de la FFR de récupérer les internationaux français au sein du Top 14. J’étais parti pour 3 ans en Angleterre, mais j’ai saisi l’opportunité qui s’est présentée et qu’il était difficile de refuser à 31 ans.
QUELS SONT LES ARGUMENTS QUI T’ONT CONVAINCU DE RENTRER À MONTPELLIER ?
Montpellier, c’est ma ville, c’est le club qui m’a fait devenir le joueur que je suis aujourd’hui. C’est une façon de boucler la boucle. Je viens pour trois ans, ce sera probablement mon dernier contrat. C’était quelque chose d’important pour moi de finir ma carrière à Montpellier, et ça l’était aussi pour ma famille. J’ai rencontré mon épouse à Montpellier et nous voyons notre vie après le rugby ici. Il faut penser à la suite, et pour ma famille, ce sera plus facile qu’en Angleterre. Tout était rassemblé pour que cette décision se fasse rapidement, et je suis heureux d’être allé au bout de la démarche.
TU VIENS DE TERMINER UNE SAISON ACCOMPLIE À NORTHAMPTON, EN ANGLETERRE. QUE T’A APPORTÉ CETTE EXPÉRIENCE OUTRE-MANCHE ?
J’ai passé une superbe année. J’ai connu énormément de nouveautés, de découvertes, une nouvelle façon de fonctionner. Il y a une mentalité différente, une approche des évènements différente. Ça m’a fait grandir en tant que joueur et en tant qu’homme. J’ai énormément progressé, et j’ai bénéficié d’une bonne intersaison, chose parfois difficile en Top 14, même si c’est en train de changer, avec de nouvelles mesures prises pour les joueurs internationaux.
MHR : TU AS ÉTÉ AFFUBLÉ DU SURNOM TRÈS FLATTEUR DE « KING LOUIS ». EST-CE QUE LA PREMIERSHIP CONVENAIT PARTICULIÈREMENT BIEN À TON JEU ? QUELLES SONT LES DIFFÉRENCES AVEC LE TOP 14 ?
C’est un rugby différent. Il y a énormément de rythme en Premiership. C’est un secteur où j’ai pu avoir des difficultés par le passé. Ça m’a permis de me faire progresser sur certaines lacunes que je pouvais avoir. Mais je peux encore m’améliorer et je pense que le nouveau staff de Montpellier peut m’aider. Je suis content de mon expérience anglaise, même si elle a été plus courte que je ne l’imaginais. Mais la vie est faite d’opportunités… Je ne me serais pas posé la question si c’était un autre club. Mais tout le monde connaît mon attachement pour le MHR, qui est un club qui a beaucoup de valeurs, et je ne pense pas qu’elles aient disparu. J’ai envie de m’inscrire dans la durée avec ce club et faire de belles choses dans l’avenir très proche.
MHR : DEPUIS QUE TU ES PARTI, LE MHR A PASSÉ UN CAP. AS-TU TOUJOURS GARDÉ UN ŒIL DESSUS ? QUE PENSES-TU DE SON PARCOURS DEPUIS 2009 ?
J’ai toujours gardé un œil attentif sur Montpellier. Il y a toujours une attache particulière avec le club formateur. J’ai également des amis qui y jouent, donc pendant ces 8 ans, j’ai pu voir l’évolution. J’ai quitté un club qui luttait chaque saison pour le maintien, et je retrouve le même club qui fait maintenant partie, chaque début de saison, des favoris potentiels.
MHR : LE CLUB A GRANDI. ET TOI, ES-TU TOUJOURS LE MÊME ?
Forcément, j’ai évolué ! J’avais 23 ans quand je suis parti de Montpellier, j’étais jeune ! J’ai grandi surtout en tant qu’homme : je me suis marié, j’ai eu des enfants. Je pense que j’ai gagné en maturité. En tant que joueur, j‘ai changé en 8 ans. J’ai passé 7 saisons au Stade Toulousain où j’ai connu des moments fantastiques. Et puis il y a eu cette saison à Northampton. Je ne suis plus du tout la même personne ou le même joueur qu’en partant, même si au fond je reste le même !
MHR : QUELS SONT TES OBJECTIFS AU SEIN DU MHR ? ET SUR LE PLAN PERSONNEL ?
Personnellement, mon objectif est de continuer à progresser. J’ai 31 ans, mais je peux encore le faire, et je pense que le nouveau staff de Vern Cotter et Nathan Hines pour les avants peut m’aider à être encore plus performant et efficace. C’est ce que je recherche : apporter quelque chose à l’équipe en progressant sur les points faibles !
Collectivement, quand je vois l’effectif qui se dessine, ça peut donner de belles choses… Mais le Top 14 est très relevé, il y a beaucoup d’équipes compétitives. Il faut rester humble et beaucoup travailler pour s’inscrire dans le haut de tableau et pouvoir vivre des phases finales. Mais ce qui est sûr, c’est que j’envisage de lutter chaque saison pour le titre. Aller au bout, ce serait un clin d’œil fort à ma carrière. J’ai beaucoup d’ambition au moment de revenir. A moi de me lancer dans cette nouvelle aventure !
MHR : LES SUPPORTERS DU MHR ATTENDENT TON RETOUR DEPUIS LONGTEMPS. AS-TU UN MOT À LEUR ADRESSER ?
Je me souviens très bien de mon dernier match à Montpellier et des adieux très chaleureux du public. Je suis très fier de revenir et de retrouver les supporters montpelliérains. On attend énormément d’eux pour la saison prochaine. Le public est important pour nous les joueurs, c’est important de sentir leur soutien. Ça nous aide à nous transcender et à aller chercher des choses exceptionnelles. J’espère qu’ils seront présents, mais je ne doute pas de ça. J’attends ces retrouvailles avec impatience !
Interrogé à propos du retour au club de son ami d’enfance, notre capitaine Fulgence Ouedraogo s’est dit très heureux d’apprendre la signature de Louis Picamoles. « C’est mon ami d’enfance, et je suis très heureux de pouvoir rejouer avec lui la saison prochaine. C’est également une recrue de choix pour le Montpellier Hérault Rugby, car il fait partie selon moi des quatre meilleurs numéros 8 au monde ! «
Le Président Mohed Altrad ajoute : « Louis était le seul international français qui ne jouait pas en Top 14. Je suis donc enchanté, pour lui et pour la Fédération Française de Rugby, que nous ayons pu garantir ce retour en France. C’est une merveilleuse opportunité pour Montpellier de renforcer son effectif avec un joueur professionnel de classe mondiale, qui s’inscrit parfaitement dans le projet du MHR à long terme. Le club a hâte d’accueillir Louis à Montpellier après la tournée d’été. »